Dans un précédent article « Eloge de la lenteur », je vous avais exprimé mes difficultés à ralentir et les avantages à se poser un peu plus.
Aujourd’hui, c’est dans ce même thème que j’aimerai vous partager une toute récente découverte (personnelle).
Pendant ce dernier mois d’août, j’ai été entourée par de nombreuses personnes. Toutes, ou presque, avait un point commun : prendre le temps de s’occuper d’elle.
Que ce soit un ami avec sa coupe de cheveux le matin, une amie avec sa pratique du yoga avant le déjeuner, tous avaient des rituels personnels.
Je les ai beaucoup observés car de mon côté, les rituels n’ont pas vraiment trouvés leur place dans mon quotidien.
(Respiration, je kiffe, mon train passe devant le château de Chaumont-sur-Loire avec les lumières de fin d’après-midi).
Je rentre de Touraine et cet article m’a été inspiré par ma famille. Chez moi, c’est la course à celui qui fera la plus de choses.
Le temps dans la salle de bain est limité. Si tu dépasses les 10 minutes, soit assuré qu’une remarque du style « ah ba quand même » t’attendra. Cela fonctionne avec : « On a terminé de se faire belle », « la princesse est prête » (que tu sois un homme ou une femme).
J’ai donc ancré en moi que prendre du temps pour sa propre personne n’était pas bien. C’était du temps de gâcher et surtout une forme d’égoïsme.
Car au lieu de te préparer avec lenteur et conscience, tu pourrais avoir déjà ramassé les mauvaises herbes du jardin, préparé le repas du midi, nettoyer les vitres, appeler le voisin pour lui fêter son anniversaire et même faire un peu d’administratif.
Je me suis toujours demandée pourquoi nous n’avions jamais de temps « à rien ». Pourquoi je n’avais jamais connue d’après-midi à lire et à bronzer avec ma famille.
Parce que cela ne se fait pas, tout simplement.
La vie de la communauté est beaucoup plus importante, l’altruisme exacerbée est vivement encouragé.
C’est à celui qui en fera le plus, et gare à la brebis galeuse qui tenterait de ralentir, elle se ferait humilier instantanément par le groupe.
Moi même j’ai développé des réflexes et des jugements envers ceux qui prennent leur temps et qui prennent surtout soin d’eux.
Par jalousie, envie, incompréhension. J’ai pu les traiter de fainéants, d’incompétents, leur dire qu’il avait les deux pieds dans le même sabot, les traiter également d’égoïste, d’escargot, d’auto-centré, de superficiel etc …
Et aujourd’hui, j’ai changé et bien changée. Alors qu’avant je me serai empressée de faire 10 choses en même temps maintenant ma to-do list se fait plus légère.
Je prends beaucoup de temps libre, car ce sont dans ces instants que mon cerveau travaille le plus. J’ai remarqué que plus je me reposais, mieux les solutions et la créativité se présentaient.
Evidemment, nous avons tous notre façon de fonctionner et notre personnalité.
Ce que je vous dit de moi ne fera peut-être pas écho en vous. Cependant, le stress et la précipitation sont présents partout où je lève la tête dans les transports en commun, dans les centres commerciaux, dans les files d’attente.
Hier après-midi, alors que je me promenais avec ma grand-mère et maman, nous sommes rentrées dans un magasin de décoration. À la caisse, ma grand-mère s’impatiente et peste contre l’organisation du magasin.
La dame devant nous (en essayant d’être discrète) dit à sa fille : « si elle râle la vieille, elle a qu’à pas venir faire les boutiques ».
Evidemment, j’ai fait une réflexion en entendant ça, car ça me faisait mal qu’une personne s’en prenne à ma mamie chérie. Pourtant, cette personne avait entièrement raison (à part dans le choix dans ces mots).
Si tu sais qu’une situation t’agace, pourquoi vas-tu te mettre dans la gueule du loup ?
C’est pour cette raison, que j’ai par exemple arrêter d’aller à certaines réunions de famille. Car je sais que je n’ai pas la force d’affronter ces événements, même avec mes deux labradorites aux mains.
C’est aussi pour cela que j’ai cessé d’être salariée ou que je ne parle plus à mon père depuis plus d’un an. Pourtant, je l’aime, il compte énormément pour moi et je pense chaque jour à lui. Cependant, mes sentiments, mes ressentis et toute mon âme ne sont pas prêts à être près de lui.
Pour revenir au concept de « prendre son temps », c’est pour moi, aller à l’opposer de ce que l’on m’a transmis, appris et non de ce que je suis.
Car nous pouvons tout à fait être différents des réflexes et des croyances que l’on nous a inculqués.
Oui, il est difficile de changer, car faire parti d’une tribu est un besoin humain élémentaire, celui de l’appartenance. C’est pourtant vital de se connaître et d’effectuer les ajustements nécessaires pour éviter de mourir étouffé à petit feu dans une peau qui n’est pas la nôtre.
J’ai appelé cet article « Prendre son temps pour moins se blesser », car j’ai remarqué que je me blessais très souvent. Mes gestes étant parfois brusques, je me cogne à ma table basse au niveau des tibias lorsque je passe l’aspirateur, je me prends la poignet de la porte dans le bras que je veux vite me changer dans ma chambre, je me brûle quand je regarde la cuisson d’un plat au four et que je tente de mettre la table en même temps ou encore je glisse dans les escaliers quand j’essaye de descendre deux poubelles, mon sac à main et une chaise à destination des encombrants tout en portant des sandales à la semelle lisse.
Pourquoi je me fais ces maux ? Parce que je veux faire « trop » de choses. Je comble mes journées comme on gave une oie par peur de ne pas être à la hauteur.
Et aujourd’hui, c’est différent, enfin un peu plus. Je prends plus le temps, je me maquille, je vais au sport, je lis, je regarde les jolies poutre de mon appartement, je contemple.
Tout cela pour dire qu’il est difficile de prendre soin quand on ne nous l’a pas appris et que l’on n’a pas vu sa famille le faire.
J’ai cherché sur Google des façons d’apprendre à prendre soin de soi et j’ai vite refermé mes recherches quand j’ai lu les mêmes listes composées de « méditation, prendre un petit déjeuner, faire du yoga ».
Personnellement, je n’ai jamais suivi ces listes. Parce que méditer c’est une discipline qui vient avec le temps, le petit déjeuner, c’est pas obligatoire (pour de vrai, j’ai jamais pris de petit déjeuner de ma vie, même en vacances, sauf à l’hôtel j’avoue). Je suis un peu énervée contre les diktats du petit-déjeuner. Ce n’est pas le repas le plus important de la journée, vive le jeune intermittent. Revenons à nos moutons. Et le yoga … faut que tu commences en cours avec une prof sinon aïe aïe aïe les blessures et la démotivation.
- Demander que l’on s’occupe de toi gratuitement :
Est-ce que tu savais que tu pouvais aller te faire maquiller gratis chez Sephora et Bobby Brown ? Et oui, alors évidemment, ils font ça pour te vendre leur produit mais tu peux tout à fait refuser. Les maquilleuses sont toujours très sympas et elles sont contentes de s’occuper de toi plutôt que de trier les crayons à lèvres.
2. Te rendre dans une boutique ésotérique et expliquer à la vendeuse ce que tu ressens.
Même si tu ne crois pas en la lithotérapie, le fait d’être entourée de pierres qui sont sensées t’aider à aller mieux va te faire prendre conscience qu’il existe plein de solutions, même les plus originales. Les vendeuses de ces boutiques sont très ouvertes d’esprit et extrêmement disponibles. Tu peux tout à fait rentrer et dire « j’y connais rien mais je trouve ça joli, j’ai énormément de mal à dormir donc pourquoi pas essayer, vous me conseillez quoi ? ».
3. Décroche ton téléphone et réserve ta première séance d’hypnothérapie.
Là maintenant, tape sur Google « Hypnothérapeute LENOMDETAVILLE » et appelle.
4.Eteindre ton téléphone 20 minutes un soir dans la semaine et lire. Même si tu es en couple ou maman.
Tu annonces à ta petite famille que les 20 prochaines minutes tu es injoignable, tu prends le dernier Mary Higgins Clark et tu lis 20 minutes sans t’arrêter.
Prendre son temps, c’est aussi regarder la situation plutôt que tu de la vivre à 1000 %. Evidemment, si tu es avec tes amis et que c’est la soirée de l’année profite au maximum. Et quand tu es au milieu d’un conflit, prend du recul.
N’hésite pas à aller faire un tour. Respire, offre toi l’opportunité de ne pas te faire du mal. Par exemple, ta voix change quand tu es dans l’émotivité et ça tire sur tes cordes vocales, fais attention à ça la prochaine fois qu’une dispute se présente.
Les mots tranchants que tu reçois blessent tout autant la personne qui te les envoies, alors la prochaine fois que tu veux pester contre quelqu’un, sois certain d’être prêt à supporter le poids de tes mots.
Ralentir c’est être plus bienveillant. Etre moins dans la force.
2 Commentaires
Superbe article Lucie ! Prendre le temps de s’occuper de soi et apprendre à écouter ce qui nous correspond est très important car nous sommes tous différents et c’est aussi se respecter 👏💗😊
Bonjour Annie,
Merci pour ton commentaire 🙂 Oui, respectons notre temps, respectons nous tout court <3
A très vite !
Lucie